Cette étude de l’Université Purdue (Indiana) apporte la preuve par IRM que la stimulation électrique est une thérapie efficace pour « guérir » les troubles digestifs et en particulier le troubles du tractus gastro-intestinal. Alors que jusque-là les effets de la thérapie restaient mal compris, ces travaux présentés dans la revue Neurogastroenterology and Motility décryptent, étape par étape, comment l'envoi d'une impulsion électrique au nerf vague, corrige avec succès les complications gastriques. Cette technique ouvre la voie à un traitement mieux ciblé que les médicaments et les changements alimentaires.
Seule condition pour le patient, se soumettre à plusieurs examens IRM avec différents réglages de stimulation électrique, pour trouver le meilleur réglage de stimulation pour soulager ses symptômes, résume Kun-Han « Tom » Lu, Ph.D. étudiant en génie électrique et informatique. Il rappelle qu’un indicateur important d'un trouble de la digestion est la vitesse à laquelle l'estomac expulse les aliments ou leurs métabolites, ou vitesse de la vidange gastrique. Une vidange gastrique ralentie dans le trouble de la gastroparésie, par exemple, signifie que les muscles de l'estomac ne bougent pas correctement.
Stimuler le nerf vague permet de contrôler la rapidité avec laquelle l’estomac se vide, ce qui peut permettre de traiter la gastroparésie. D’ailleurs, certains protocoles de stimulation de l'estomac ont déjà l'approbation de l’Agence américaine FDA, rappellent les auteurs, avec cependant des résultats mitigés. L’idée des chercheurs de Purdue est de combiner l'IRM pour mieux cibler et ajuster la thérapie.
La preuve est ici apportée chez l’animal, dont le nerf vague est stimulé d manière à obtenir un meilleur contrôle du sphincter pylorique, la valve qui contrôle la nourriture à la sortie de l'estomac et à l’entrée de l'intestin grêle. Une reconstruction en 3D à partir des images IRM démontre que la stimulation détend le sphincter pylorique, accélère la vidange gastrique et corrige la gastroparésie ainsi que d'autres types de dysfonctionnement gastro-intestinal.
Ces nouvelles données physiologiques permettent de mieux comprendre les impacts du traitement et de l’adapter à un organe ou à un trouble spécifique. Les chercheurs envisagent de pousser la technologie pour récupérer encore plus d'informations sur la physiologie gastrique et d'effectuer de premiers tests chez l’Homme.
Source: Neurogastroenterology and Motility Oct, 2018 DOI : 10.1111/nmo.13380 Vagus nerve stimulation promotes gastric emptying by increasing pyloric opening measured with magnetic resonance imaging
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