Cette étude menée par l'institut Karolinska (Suède) et l'Université de Glasgow (Ecosse), qui établit un lien entre un gène, la composition des milliards de bactéries de notre tractus gastro-intestinal ou microbiote intestinal, confirme l’opportunité de pouvoir traiter certaines maladies, comme la maladie de Crohn, en restaurant la flore intestinale. Des conclusions publiées dans l'édition de janvier de la revue Gut. Néanmoins, les chercheurs ignorent encore si certaines variations de l'ADN peuvent résulter de profils spécifiques du microbiote, ce qui entraînerait d’importantes implications pour traiter les maladies courantes par modification thérapeutique de la flore intestinale. Mais ils montrent comment une variation génétique peut entraîner le développement d’une bactérie lié à la maladie.
Le Pr Mauro D'Amato, professeur agrégé au Département des sciences biologiques et de la nutrition de l'Institut Karolinska rappelle que le microbiote a évolué sur des dizaines de milliers d'années au sein de ses hôtes humains et constitue une communauté complexe et diverse dont la composition exacte varie d'une personne à l'autre. Le microbiote a de nombreux effets physiologiques bénéfiques et nutritionnels et ses modifications ont déjà été liées à des problèmes de santé comme l'obésité et la maladie de Crohn.
Le Dr Christopher Quince de l'Université de Glasgow a mené une analyse statistique sur 30 gènes spécifiques de l'ADN bactérien séquencé à partir d'échantillons de tissu intestinal de 51 personnes en bonne santé et sans antécédents de troubles intestinaux. Ces gènes étaient déjà connus pour augmenter le risque de maladie de Crohn et étaient suspectés de jouer un rôle important dans les interactions entre bactéries. L'équipe montre que la variation de l'ADN dans l'un de ces gènes, IRGM, est associée à la présence de niveaux accrus d'un type de microbe appelé Prevotella.
La recherche montre qu'IRGM pourrait influencer la composition globale du microbiote d'une personne en favorisant la présence de la bactérie Prevotella au sein d'une communauté de bactéries nommées Bacteroides. Les chercheurs envisagent déjà des stratégies thérapeutiques pour traiter les maladies en restaurant une flore intestinale chez les patients. Une étude pilote qui renforce l'idée que la variation de l'ensemble du génome humain est liée à la variation du microbiote humain.
Source: Gut doi:10.1136/gutjnl-2012-304214 online 7 January 2013 The impact of Crohn's disease genes on healthy human gut microbiota: a pilot study (Visuels NIH “Prevotella”)
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