La vitamine D régule le calcium dans l'intestin différemment qu'on ne le pensait, montre cette équipe de nutritionnistes de l’Université Rutgers (New Rutgers). Cette nouvelle compréhension du métabolisme du calcium et du rôle élargi de la vitamine D dans la santé intestinale, documentée dans la revue Molecular and Cellular Biology, va permettre à terme de mieux traiter la malabsorption du calcium, qui s'accroît avec le vieillissement ou en cas de chirurgie bariatrique notamment.
Les chercheurs montrent que la vitamine D régule le calcium dans une section de l'intestin dont le rôle clé était inconnu jusqu’alors. Les implications de cette découverte sont importantes également pour les maladies intestinales, notamment la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn, qui peuvent perturber la régulation du calcium.
Chez une personne en bonne santé, le corps absorbe le calcium ce qui permet de maintenir des os solides, d’entretenir la fonction musculaire et la fonction des nerfs de transmission de signaux entre le cerveau et les autres parties du corps. La vitamine D est essentielle pour cette absorption du calcium de l'intestin et pour le fonctionnement de l'intestin.
La vitamine D est essentielle pour le bon fonctionnement de l’intestin
L'étude en évidence :
- l'importance des segments distaux de l'intestin – y compris le côlon – dans la régulation de la vitamine D, du calcium et de la calcification osseuse. Auparavant, on pensait que cette régulation ne se produisait que dans l'intestin proximal, la première section de l'intestin immédiatement après l'estomac ;
- le rôle clé d’un transporteur de manganèse, un nutriment essentiel qui joue un rôle dans de nombreux processus cellulaires. Ce transporteur de manganèse est l'un des gènes les plus activé par la vitamine D dans l'intestin proximal et distal.
«Les résultats suggèrent que la vitamine D peut avoir un rôle non seulement dans l'absorption du calcium, mais aussi dans la régulation cellulaire d'autres ions essentiels et dans la fonction des cellules souches intestinales », explique l’auteur principal, le Dr Sylvia Christakos, professeur de microbiologie, de biochimie et de génétique moléculaire à la Rutgers New Jersey Medical School.
L’équipe travaille déjà à de nouvelles stratégies qui pourraient compenser la malabsorption du calcium et augmenter l'efficacité de l'absorption intestinale du calcium afin de minimiser la perte osseuse associée à la chirurgie bariatrique, à la résection de l'intestin grêle ou après la ménopause et avec le vieillissement.
Source : Molecular and Cellular Biology 1 Dec, 2020 DOI: 10.1128/MCB.00372-20 Analysis of 1,25-dihydroxyvitamin D3 genomic action reveals calcium regulating and calcium independent effects in mouse intestine and human enteroids
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