Pour lutter contre la maladie parodontale et aider les bactéries buccales à évoluer vers des communautés bénéfiques, l’exercice aide aussi : chez les personnes atteintes d'une stéatose hépatique non alcoolique, l'exercice améliore non seulement les résultats physiologiques, mais peut aussi rendre le sourire en réduisant l’infection et l’inflammation des gencives, démontre cette équipe de l’Université de Tsukuba (Japon). Alors que les bactéries buccales ont déjà été associées à la maladie cardiovasculaire et au déclin cognitif, cette étude, publiée dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health, révèle que l’exercice a une influence très favorable sur l’environnement buccal et peut, en cas de stéatose hépatique, prévenir l'aggravation de la maladie.
Les maladies du foie, d'origine métabolique et bactérienne, sont de plus en plus préoccupantes : en cause aussi, dans ces maladies, les bactéries responsables de l'inflammation de la bouche, transportées par le tube digestif vers l'intestin et le foie, où elles peuvent provoquer une inflammation du foie. Les lipopolysaccharides, molécules structurelles importantes de certaines bactéries, agissent comme des endotoxines, induisant des effets systémiques qui peuvent se manifester par le développement d'une stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD : non-alcoholic fatty liver disease). Cette équipe multidisciplinaire japonaise montre que l'exercice a aussi son rôle à jouer dans la santé buccale, en particulier chez ces patients atteints de NAFLD.
L’exercice et la santé buccale, de nouvelles pistes pour la santé du foie ?
L’équipe avait déjà suggéré que l'exercice est bénéfique à ce groupe de patients car sa pratique réduit l’adiposité, l'inflammation et les cicatrices dans le foie ; cette nouvelle étude suggère qu’en contribuant à un environnement buccal sain, l’exercice réduit la maladie du foie. L’auteur principal, le Dr Junichi Shoda et son équipe ont effectué des analyses biochimiques et génétiques d’échantillons de salive d'hommes en surpoids atteints de NAFLD et de maladies des gencives, avant et après 12 semaines d'exercices ou de régime alimentaire.
- Les participants des 2 groupes ont perdu de la masse grasse,
- ceux qui suivaient un régime alimentaire ont également perdu de la masse musculaire,
- tandis que ceux qui suivaient le programme d'exercices ont gagné en masse musculaire ;
- de plus ces participants du groupe d’exercice ont bénéficié
d’un « assainissement » de l’environnement buccal
– qui apparaît, écrivent les auteurs « considérablement modifié par l'exercice ».
- la diversité bactérienne du microbiome buccal est accrue et les chercheurs observent des changements dans les communautés bactériennes : plus de bactéries expriment des gènes liés au traitement des facteurs environnementaux, moins de bactéries expriment des gènes liés au traitement de l'information génétique et au métabolisme.
En résumé, il semble que, chez les personnes atteintes à la fois d'une maladie des gencives et d'une maladie hépatique non alcoolique, l'exercice entraîne un changement biochimique de l'environnement buccal qui favorise la prolifération de bactéries bénéfiques, y compris dans le foie.
Réduire les niveaux et les effets nocifs de certaines bactéries chez les patients atteints d'une maladie parodontale et hépatique pourrait conduire au développement de nouveaux traitements de maladies caractérisées par l'inflammation-comme la maladie hépatique et la maladie intestinale.
Source: International Journal of Environmental Research and Public Health April 2021 DOI: 10.3390/ijerph18073470 Effects of Exercise on the Oral Microbiota and Saliva of Patients with Non?Alcoholic Fatty Liver Disease